On the road again ....
Mercredi 16 Avril, une belle journée qui s'annonce, le soleil est là, le vent des derniers jours est tombé et la température s'approche enfin des normales saisonnières. La virée de la semaine dernière sur les petites routes du pays Varois est prévue pour aujourd'hui. A 9h00, je rejoins au Luc mes deux guides, Fred et Olivier, pour cette matinée découverte. "Docteur Trek", qui s'est reposé ce Week end après une grosse semaine d'entraînement, impressionne d'entrée ses futurs compagnons de routes. C'est vrai qu'il a de la gueule dans sa livrée noir et bleu, mais c'est surtout son poids qui les fais discrètement rougir d'envie.
Après 7 kms de plat pour rejoindre Gonfaron et s'echauffer calmement Olivier me fixe le principal objectif du jour ... tu vois l'antenne là haut ...
Notre Dame des Anges, une montée vers les étoiles d'une dizaine de kilométres sur une petite route sinueuse qui se fraye un chemin au travers d'une tranquille forêt de châtaigniers et de chênes. Un bel effort de près d'une heure pour rejoindre le point culminant du massif des Maures et découvrir sa chapelle et une vue magnifique sur les baies de Toulon, d'Hyères, la presqu'île de Giens et les îles de Porquerolles et de Cros.
Après une longue descente délicate sur un revètement bosselé, c'est le charmant petit village de Collobrières qui nous accueille. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir traversé la capitale mondiale de la chataîgne qui nous motive mais les dix kilomètres font l'objet d'une belle castagne. Attaque, contre attaque, relais et relance nous amènent rapidement aux portes de Pierrefeu. Nous récupérons un peu de nos violents efforts, les jambes sont en feu et le souffle court, mais ce répit est de courte durée. Anéantissant les espoirs d'Olivier de rentrer un peu plus peinard, Fred nous invite à revenir par une petite route vallonnée au travers des vignes.
- On va travailler un peu le foncier ...
- Comment? je n'ai pas compris, On va foncer ...
Pas de problème les garçons, j'en ai encore un peu sous la pédale ...
Première côte et première accélération, Fred a un tempérament très joueur et cette ludique passe d'arme durera pendant plus d'une heure. Seule une petite portion de nationale et la traversée de Gonfaron nous permettront de souffler un peu.
A l'approche de l'arrivée, nous nous décidons enfin à faire tourner les jambes, histoire de détendre un peu les muscles. Le physique bien entamé, la selle douloureuse, les cervicales contractées, nous mettons un terme à cette superbe balade provencale au bout de 4 heures et presque 80 kms.
Il ne reste plus qu'à effectuer une grosse séance d'étirement, devant une bonne bière, le petit coup de rosé n'aurait pas été raisonnable ...
Vendredi 18 Avril, ce matin, l'humeur est comme le temps, maussade. Une nuit réduit d'un bon tiers par une vilaine insomnie, la fin de ces vacances si attendues qui approche et une chappe de nuages menaçants qui obscurcit mon horizon, non! décidement ce vendredi ne commence pas bien. Mercredi, en revenant du Luc, j'ai laissé "Docteur Trek" chez son medecin traitant, Riviéra Bikes, pour sa première révision. A 9h00, je prends la direction de Puget pour le récupérer avec les affaires de route sous le bras. S'il ne pleut pas, je demarerai de Fréjus pour rejoindre les berges du Lac de saint Cassien. Je ne connais pas cette route que l'on m'a dit très vallonnée. Après une mise en jambe rapide, Je ne peux que constater que l'on ne m'a pas menti. Pour commencer, on ne va pas à Bagnols en Forêt, on y monte. Une bonne dizaine de kilomètres d'ascension pour arriver ce typique petit village accroché sur les premiers contreforts de l'Esterel.
Au passage, je fais un clin d'oeil amical à Gérald, un fidèle lecteur et un passionné de VTT. Un aficionado des chemins et des sentiers qui sillonnent le massif entre Bagnols, Fréjus et le Mont Vinaigre et un expert en denivelé positif. A bientôt, sur les pistes du Lachens l'ami Gérald.
Je dois avouer que penser à ce que sera ce blog a mon retour de balade m'aide beaucoup dans les passages difficiles ou de grande solitude et ce matin, la traversée des forêts de chênes lièges de Bagols, Saint Paul et Tourettes ont fait l'objet de grandes reflexions.
Toutes ces pensées m'ont ensuite amenée sur des routes que je connais mieux, la traversée du Lac de Saint Cassien et la terrible montée des Adrets. En fait, aujourd'hui, je ne l'ai pas trouvé si terrible que ça, mais dans de lointains souvenirs, je me rappelais l'avoir gravi qu'une fois, en poussant régulièrement le vélo. Un retour dans le passé d'une quinzaine d'années en arrière qui m'avait beaucoup marqué. Comme quoi, mes jambes de trentes ans n'était pas celles de quarante cinq ....
Histoire de voir où en est mon mental de sportif, à l'entrée du village, j'enquille la longue descente vers le hameau de l'église et ensuite la remontée vers St jean de Cannes. Pas facile de prendre la décision de passer à proximité de chez moi alors qu'il reste encore vingt cinq bornes à parcourir dont dix de montées et que ses dernières difficultés peuvent être évitées par la simple traversée des Adrets.
Je laisse aller dans la descente du Col de testanier ce qui me fait du bien aux jambes et j'arrive très satisfait à la voiture après 2h45 d'efforts continus, pas un arrêt pendant les 65 kms de route et les 960m de dénivelé du parcours, bien joué mon garçon ...
Ce soir, c'est "Bienvenu chez les Ch'tis", histoire de finir la journée en se marrant un peu ...